Agriculture au Maroc
🌾 L’agriculture au Maroc : Répartition, rôle économique et politiques publiques
L’agriculture occupe une place centrale dans l’histoire, la culture et l’économie du Maroc. Depuis des siècles, ce secteur constitue le pilier de la vie rurale, fournissant des ressources alimentaires, des emplois et une identité liée à la terre et aux savoir-faire traditionnels. Aujourd’hui encore, malgré la modernisation croissante, l’agriculture demeure un secteur stratégique pour le pays. Cet article propose une analyse détaillée de la répartition des terres, du poids économique du secteur et des grandes politiques agricoles mises en œuvre.
1. Répartition de la surface agricole utile (SAU)
Le Maroc possède une superficie totale de près de 71 millions d’hectares, mais toutes ces terres ne sont pas cultivables. La géographie marocaine est marquée par la diversité : montagnes du Rif et de l’Atlas, plateaux, plaines fertiles, zones semi-arides et étendues désertiques. Cette hétérogénéité explique que seule une partie des terres puisse être exploitée de manière agricole.
Répartition globale des terres
- 44 % terres incultes : régions désertiques (Sahara), terrains rocheux ou zones peu fertiles.
- 30 % parcours pastoraux : destinés à l’élevage extensif (moutons, chèvres, chameaux).
- 5 % nappes alfatières : prairies naturelles servant de pâturages saisonniers.
- 8 % forêts : abritant une biodiversité importante (cèdre, arganier, chêne-liège).
- 13 % surface agricole utile (SAU) : environ 9 millions d’hectares.
Composition de la SAU
La SAU est dominée par les céréales (blé, orge, maïs), base de l’alimentation marocaine. La jachère représente une part importante (21 %), permettant aux sols de se régénérer. Les légumineuses (6 %) comme les lentilles et pois chiches participent à la rotation des cultures. Les cultures industrielles (betterave, coton, tournesol) couvrent 3 %, tandis que les cultures maraîchères (2 %) et fruitières (7 %) se développent dans les zones irriguées. Enfin, 2 % sont réservés aux cultures fourragères pour l’élevage.
2. Données générales sur le secteur agricole
Un poids économique majeur
L’agriculture représente en moyenne 14 % du PIB, mais son importance dépasse largement ce chiffre. Elle emploie directement plus de 4 millions de personnes, soit environ 70 % de la population rurale. Les filières agricoles et agroalimentaires sont aussi essentielles aux exportations marocaines : agrumes, tomates, huile d’olive, fraises, fruits rouges…
Contraintes structurelles
- Dépendance à la pluie : la pluviométrie irrégulière et les sécheresses fréquentes freinent la productivité.
- Pression sur l’eau : l’agriculture consomme plus de 80 % des ressources hydriques.
- Morcellement foncier : une grande partie des exploitations ne dépasse pas 5 hectares.
- Accès limité aux financements et technologies : difficulté pour les petits agriculteurs.
Atouts stratégiques
- Diversité climatique permettant une large gamme de cultures.
- Proximité géographique de l’Europe, grand marché d’exportation.
- Ressources humaines importantes en milieu rural.
- Savoir-faire ancestral en irrigation (seguias, khettaras) et en agriculture traditionnelle.
3. Politique agricole au Maroc
a) Le Plan Maroc Vert (2008–2020)
Lancé en 2008, ce plan ambitieux visait à moderniser l’agriculture marocaine. Il reposait sur deux piliers : agriculture moderne compétitive et agriculture solidaire. Les résultats incluent une hausse de la productivité, le développement des filières exportatrices (olivier, agrumes, primeurs) et une meilleure organisation des coopératives rurales.
b) Génération Green 2020–2030
Cette nouvelle stratégie place l’humain et la durabilité au centre. Elle prévoit l’installation de 350 000 jeunes agriculteurs, la formation professionnelle agricole et l’inclusion des femmes rurales. Sur le plan environnemental, elle insiste sur l’irrigation économe, l’agriculture biologique et l’adaptation au changement climatique.
c) Initiatives complémentaires
- Programme national d’économie d’eau en irrigation (PNEEI).
- Création d’agropoles et clusters agro-industriels.
- Valorisation des produits du terroir (huile d’argan, safran de Taliouine, dattes du Tafilalet, miel du Rif).
4. Perspectives et enjeux
L’avenir de l’agriculture marocaine dépend de sa capacité à relever trois grands défis : la gestion de l’eau, la modernisation des petites exploitations et la création de valeur ajoutée locale. Le changement climatique impose une adaptation urgente, mais le pays dispose d’atouts pour devenir un leader en agriculture durable et bio dans la région.
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